Quelles sont les performances physiques du bouquetin ?

Le bouquetin est un véritable athlète de haut niveau capable en plus de résister à des conditions extrêmes de vie en hiver.
Il est un champion du saut en hauteur, du saut en longueur (sans élan !) et de course à pied (proportionnellement à sa morphologie et son poids).
J’ai assisté, une fois, au démarrage en trombe d’une harde d’environ 80 bouquetins et à leur course effrénée, tous dans le même sens en rangs serrés, têtes en avant, dans une pente pourtant très raide, sur peut-être 150 mètres. Heureusement, j’étais à bonne distance et en hauteur. Le bruit des sabots sur le sol ressemblait à un coup de tonnerre prolongé. Impressionnant ! Il valait mieux ne pas se trouver sur leur trajectoire.
Quant aux sauts sur des parois rocheuses abruptes quasi à la verticale, ils restent des instants magiques quand on a la chance, comme je l’ai eue si souvent, d’y assister. A chaque fois, je crois que le bouquetin va « se tuer » et pourtant, enchaînant les sauts verticaux, il trouve toujours des appuis, le tout avec une grande souplesse et une facilité apparente qui donnent l’impression d’une scène au ralenti. C’est là qu’on aimerait pouvoir en faire autant et qu'on se sent "petit" !
Quel est le plus grand danger dans la nature pour le bouquetin ?
Le bouquetin n’a pas, en principe, dans nos montagnes de prédateurs. Dans l’absolu, l’aigle peut s’attaquer à un jeune cabri, le loup peut s’attaquer à un animal esseulé et âgé surtout dans les prairies (dans les rochers, se serait une autre histoire ! Je ne vois pas quelle autre espèce pourrait y attraper un bouquetin non consentant). De toute façon, en Pays du Chablais, le bouquetin est plutôt tranquille à ce niveau là.
Les principaux dangers qui guettent le bouquetin sont en réalité les avalanches et les chutes d’une part , les maladies d’autre part comme les épizooties.
La brucellose est l'une des maladies infectieuses (bactéries du genre bruccella) que peut contracter le bouquetin. Les bactéries responsables, très résistantes, peuvent se transmettre facilement d'un animal à un autre, d'une espèce à une autre, comme par exemple les animaux d'élevage (bovins, caprins, ovins, porcs), et aussi à l'homme. D'où le risque en cas d'infection de voir les pouvoirs publics prendre la décision d'éradiquer la maladie en abattant l'ensemble des bouquetins d'une zone géographique définie. Reste à espérer, qu'avant d'en arriver à cette situation extrême, que toutes les mesures de prévention et de soins adaptés aient été prises et qu'une telle décision repose sur une analyse juste de la réalité, et ne se justifie que parce qu'il n'y a pas d'autres solutions. Les bouquetins font partie du patrimoine de la Terre et de notre région, ne l'oublions pas.