Créer un site internet

QUESTIONS - REPONSES SUR LES BOUQUETINS

Quel âge a-t-il, ce bouquetin ?


C’est souvent l’une des premières questions que l’on se pose quand on aperçoit un bouquetin ?cornes bouquetin.jpg
C’est l’un des rares animaux pour lequel il est assez facile de déterminer l’âge même si on n’est pas un spécialiste.
Pour un bouquetin adulte, comment faire ? En regardant de plus près ses cornes. (quand je dis de plus près, il s’agit de garder une distance respectueuse pour ne pas le déranger et lui faire peur ! Un bonne paire de jumelles ou un téléobjectif feront l'affaire).
Que regarder ? Non pas les nodosités des cornes si caractéristiques et donc attirantes, mais les anneaux de croissance de l’encornure. Ce sont eux qu’il s’agit de compter. Vous aurez alors l’âge du bouquetin.

La longueur peut être un autre élément d’estimation de l’âge. Les repaires : environ 20 cm à 2 ans  ; 40 cm à 3 ans  ;  50 cm à 4 ans ; comprise entre 60cm et 1 m à 5 ans et au-delà.

Cette règle ne fonctionne pas pour les femelles. Vers 2 ans, les cornes mesurent environ 20 cm mais après la détermination de  l’âge par la longueur des cornes n’est pas facile.

 

Que mange le bouquetin ?bouquetins-qui-broute.jpg

Le bouquetin est herbivore et ruminant. Il se nourrit selon les saisons de mousses, de rhododendrons, de lichens, de graminées, d‘arbustes, d’herbe.

C’est essentiellement avant le lever du soleil et jusqu’à environ 9h-10h, mais aussi avant la tombée de la nuit, que le bouquetin s’active pour manger. Entre les deux, il se repose, en fonction du temps, dans un lieu ensoleillé ou abrité à la recherche d‘un peu d‘ombre ou d‘un peu de protection face aux intempéries, tout en ruminant. Il en profite aussi pour lutter contre les parasites qui ont investi son pelage. Je les ai maintes et maintes fois observés, à une distance respectable, en train de se reposer. Leurs cornes si longues et recourbées vers l’arrière entrent alors en action. Quel bel ustensile, si bien fait,  p
our se gratter le dos !

A noter :  que comme la plupart des animaux de son espèce, le bouquetin a besoin de beaucoup sel pour son organisme notamment au printemps. Il le trouve dans des salines naturelles, dans des grottes, dans du sable salé, dans des roches. Parfois, il profite des pierres à sel.

J’ai vu souvent des bouquetins creuser et lécher ce qui me semblait être de la terre. La première fois, j’ai été surpris. Manger de la terre ? Bizarre !  En fait, ils recherchaient des minéraux et du sodium.

A noter que le bouquetin boit très peu. Sa principale source (sans mauvais jeu de mot !) est la rosée du matin .   

Où vit en général le bouquetin ?

Il vit à une altitude comprise entre 2000 mètres et 3000 mètres voire plus en été. En Chablais, on le retrouve en effet, dès qu’il le peut, à plus de 2000 mètres, mais les points culminants s’arrêtent avant 2500 mètres. Les sommets, les crêtes, les cols, les pentes rocheuses sont ses territoires de prédilection.  Il est cependant possible de le rencontrer l’hiver et au printemps à des altitudes beaucoup plus basses à partir de 500 à 1000 mètres. Personnellement, en Chablais, je n’en ai jamais rencontré à moins d’environ 1 600 mètres.    

 un-bouquetin-et-une-etagne-ensemble-moment-rare.jpg

Le bouquetin vit-il en famille ?

Le bouquetin vit en général en harde. La particularité de l’espèce est que le bouquetin ne vit pas « en famille ». Les mâles et les femelles vivent en hardes séparées. Ils ne se réunissent qu’au moment du rut.

Les cornes du bouquetin mâle, combien pèsent-elles ? bouc-corne-pour-info-plus-site-avec-vyad62.jpg


Ce sont-elles évidemment que le randonneur voit en premier  au  loin au sommet des parois rocheuses et retient de sa rencontre avec le bouquetin mâle.
C’est vrai qu’ell
es sont très impressionnantes et à la fois, on n’envie pas le mâle qui devra tout au long de sa vie supporter leur grande taille et surtout leur poids. Les cornes poussent pendant toute la vie du bouquetin. Un paire de cornes pèse en général de 5 à 6 kg.

En comparaison, la paire de cornes de l'étagne pèse environ 100 à 300 grammes.

Qu’est-ce qui permet au bouquetin d’être si agile sur les parois rocheuses ?
sabot-pour-info-plus-site-avec-vyad62.jpg
En effet, le bouquetin est très impressionnant dans des à-pics rocheux, des falaises qu‘il est capable de franchir avec force et souplesse. Je l’ai souvent vu passer là où il me semblait impossible de descendre.  C’est un spectacle inouï.
Il met à contribution la particularité de son sabot. Celui-ci est large, épais au talon (on y trouve un bourrelet de graisse), une partie molle, l’éponge et à l’avant la sole. A l’arrière de ses talons, il y a des ergots qui accroissent la surface d’adhérence sur les rochers. Son sabot présente deux pinces (ou doigts) non solidaires qu‘il peut écarter largement. Sa surface d’appui au sol est relativement faible par rapport à son poids. Ce qui est un avantage sur les rochers et le rend si performant et prodigieux. Mais hélas pour le bouquetin, ces avantages se retournent contre lui quand il doit marcher dans la neige dans laquelle il se déplace difficilement, son poids se rajoutant aux difficultés. 
 

Quelles sont les performances physiques du bouquetin ?
 bouquetins-dresses-sur-leurs-pattes-arriere.jpg
Le bouquetin est un véritable athlète de haut niveau capable en plus de résister à des conditions extrêmes de vie en hiver.   
Il est un champion du saut en hauteur, du saut en longueur (sans élan !) et de course à pied (proportionnellement à sa morphologie et son poids). 

J’ai assisté, une fois, au démarrage en trombe d’une harde d’environ 80 bouquetins et à leur course effrénée, tous dans le même sens en rangs serrés, têtes en avant, dans une pente pourtant très raide, sur peut-être 150 mètres. Heureusement, j’étais à bonne distance et en hauteur. Le bruit des sabots sur le sol ressemblait à un coup de tonnerre prolongé. Impressionnant ! Il valait mieux ne pas se trouver sur leur trajectoire.  

Quant aux sauts sur des parois rocheuses abruptes quasi à la verticale, ils restent des instants magiques quand on a la chance, comme je l’ai eue si souvent, d’y assister. A chaque fois, je crois que le bouquetin va « se tuer » et pourtant, enchaînant les sauts verticaux, il trouve toujours des appuis, le tout avec une grande souplesse et une facilité apparente qui donnent l’impression d’une scène au ralenti. C’est là qu’on aimerait pouvoir en faire autant et qu'on se sent "petit" !

Quel est le plus grand danger dans la nature pour le bouquetin ?

Le bouquetin n’a pas, en principe, dans nos montagnes de prédateurs. Dans l’absolu, l’aigle peut s’attaquer à un jeune cabri, le loup peut s’attaquer à un animal esseulé et âgé surtout dans les prairies (dans les rochers, se serait une autre histoire ! Je ne vois pas quelle autre espèce pourrait y attraper un bouquetin non consentant). De toute façon, en Pays du Chablais, le bouquetin est plutôt tranquille à ce niveau là.

Les principaux dangers qui guettent le bouquetin sont en réalité les avalanches et les chutes d’une part , les maladies d’autre part comme les épizooties.

La brucellose est l'une des maladies infectieuses (bactéries du genre bruccella) que peut contracter le bouquetin. Les bactéries responsables, très résistantes, peuvent se transmettre facilement d'un animal à un autre, d'une espèce à une autre, comme par exemple les animaux d'élevage (bovins, caprins, ovins, porcs), et aussi à l'homme. D'où le risque en cas d'infection de voir les pouvoirs publics prendre la décision d'éradiquer la maladie en abattant l'ensemble des bouquetins d'une zone géographique définie. Reste à espérer, qu'avant d'en arriver à cette situation extrême, que toutes les mesures de prévention et de soins adaptés aient été prises et qu'une telle décision repose sur une analyse juste de la réalité, et ne se justifie que parce qu'il n'y a pas d'autres solutions. Les bouquetins font partie du patrimoine de la Terre et de notre région, ne l'oublions pas.

Quel est le cri du bouquetin ?

Le bouquetin est un animal silencieux. Par contre en cas de danger, il émet un cri qui ressemble à un sifflement, pour alerter ses congénères. Ce sifflement provient des naseaux et est créé par une forte expiration.

J'ai maintes fois entendu ce sifflement au cours de mes observations. Souvent, l'alerte est donnée quand les bouquetins entendent des chutes de pierre au dessus d'eux. C'est alors une scène spectaculaire qui ne dure que quelques secondes. Le ou les premiers sifflements font se figer les bouquetins debout, tous leurs sens en éveil. Si le danger est confirmé, une succession de sifflements se fait entendre, et en un éclair les bouquetins, les plus exposés, "déguerpissent" en général quelques mètres plus loin.

J'ai déjà assisté à des situations plus critiques pour les bouquetins avec une sorte de panique ressentie par tous les membres de la harde et une fuite "désespérée". La cause : un avion de tourisme qui frôle les crêtes et le bruit du moteur renforcé par la résonnance des montagnes. "un oiseau volant effrayant" ! L'homme, toujours l'homme !

Comment les bouquetins communiquent-ils entre eux ?

l' Audition : Le sifflement est l'un de leur moyen de communication notamment pour prévenir d'un danger, comme je l'ai précisé à la réponse sur le cri du bouquetin.

L'Odorat : Il communique aussi comme tous les animaux par les odeurs.

Le Visuel : Très important moyen de communication, les nombreuses attitudes prises sont autant d'informations transmises aux autres membres de la harde. Les bouquetins adultes mènent des combats tout en force pour établir la hiérarchie du groupe, hiérarchie essentielle au moment de la reproduction.

Il n'est pas rare d'entendre, notamment en automne et début d'hiver, au cours de balades, des bruits sourds au loin qui se transforment en bruits secs et forts au fur et à mesure que l'on se rapproche, comme si on tapait violemment des bâtons de bois. Voir deux mâles se dresser sur leurs pattes arrière et plonger tête contre tête, à la vitesse de l'éclair, l'un contre l'autre, est vraiment  impressionnant. La terre semble trembler. On se sent petit à côté .... et on a mal à la tête pour eux !

Les bouquetins sont entraînés à ces combats puisqu'ils les commencent dès leur plus jeune âge.

A noter que les étagnes sont beaucoup plus calmes (et raisonnables !). Leur temps est davantage consacré à leurs petits.